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L’Inde, nouvelle destination incontournable

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Mardi, décembre 21, 2010, 19:46
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Avec sa croissance économique débridée et son poids diplomatique croissant, l’Inde est devenue une étape incontournable pour les dirigeants des puissances mondiales.
Suivant les traces de David Cameron, Barack Obama, Nicolas Sarkozy et Wen Jiabao, Dmitri Medvedev est arrivé mardi à New Delhi pour renforcer les liens de la Russie avec la troisième économie d’Asie et signer de gros contrats.

En l’espace de cinq mois, le Premier ministre indien, Manmohan Singh, a rencontré les dirigeants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu. La chancelière allemande Angela Merkel l’a pour sa part accueilli à Berlin il y a dix jours.

“C’est très simple: nous sommes dans le vent”, dit à Reuters un haut diplomate indien. “Nous nous ouvrons au bon moment et personne ne veut rater cette occasion. Le tourniquet n’est pas prêt de s’arrêter”, ajoute-t-il.

Le montant total des contrats annoncés en Inde par Londres, Washington, Paris et Pékin atteint 50 milliards de dollars environ. Ce chiffre pourrait doubler avec les contrats signés par la Russie, qui concernent notamment la construction conjointe d’un avion de combat de cinquième génération et le développement des capacités d’une centrale nucléaire indienne.

CONTREPOIDS

Selon les analystes, les dirigeants mondiaux se pressent en Inde car le pays prend confiance sur la scène internationale et n’hésite pas à faire usage de son pouvoir, comme lors des négociations sur le climat.

Le but à long terme de New Delhi est de s’installer à la table des grandes puissances et d’être autant pris au sérieux que Pékin.

Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, ne s’y est pas trompé lorsqu’il a déclaré, lors de son voyage en Inde la semaine dernière, que le XXIe siècle serait celui de l’Asie.

“Le rôle éventuel de l’Inde en contrepoids de la Chine est très important”, observe Praful Bidwai, éditorialiste politique.

L’émergence de l’Inde est la conséquence logique des défis multiples de la décennie – crise financière mondiale, stabilité en Asie, lutte pour le contrôle des ressources naturelles – et de sa capacité à y répondre.

“L’Inde et la Chine sont les deux marchés qui augmentent le plus rapidement et nous avons vu qu’elles pouvaient être les locomotives qui nous sortiront de la récession”, dit Lalit Mansingh, ex-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères.

L’Inde est armée en 2010 d’une économie pesant 1,3 milliard de dollars et d’une croissance de 9%.

“Avec cette puissance économique vient le soutien politique. Si l’on regarde les nouveaux centres de pouvoir dans le monde, l’Inde est l’un des cinq premiers. On ne peut pas l’ignorer”, ajoute Mansingh.

GÂTEAU

Le nouveau statut de l’Inde ne vient pas seulement de son statut de “puissance modérée”. C’est surtout celui d’une économie consciente d’être vitale pour les pays occidentaux qui sortent lentement de la crise.

Il y a quelques années, l’Inde était vue comme une démocratie dynamique mais incapable de se dépêtrer des affaires de corruption et des querelles politiciennes, comme de sortir de la pauvreté la majorité de sa population.

Aujourd’hui, tout le monde veut sa part de l’énorme gâteau qu’est l’économie indienne. Elle s’ouvre lentement à l’extérieur et ses besoins sont immenses.

On estime que l’Inde devra dépenser 1.500 milliards de dollars pour mettre à jour ses infrastructures. Le marché du nucléaire y est estimé à 150 milliards de dollars pour les dix années à venir.

Il faut y ajouter l’émergence de la classe moyenne, énorme réservoir de consommation dans un pays d’1,2 milliard d’habitants.

L’Inde ne se contente plus de son rang secondaire dans l’ordre mondial et veut un siège permanent au Conseil de sécurité de l’Onu. Elle a recu pour cela le soutien de ses derniers visiteurs, Obama, Sarkozy et Medvedev.

“Je ne pense pas que l’Inde soit une puissance émergente. Elle a émergé”, a dit le président américain à New Delhi.

Pour Siddarth Varadarajan, du journal Hindu, “le monde considère que la montée en puissance de l’Inde n’est pas une menace, alors qu’il s’inquiète de celle de la Chine”.

Les acteurs économiques soulignent que l’Inde a encore quelques problèmes à régler avant de devenir un acteur mondial de tout premier plan, citant les soupçons de corruption pesant sur le gouvernement Singh et la législation fluctuante pour les entreprises.

Reuters

Algérie Focus

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