Les mesures prises par l’Etat pour faire baisser les prix des produits alimentaires de première nécessité (huile et sucre) n’ont pas été suivies d’effet immédiat.
Nous avons fait ce constat, hier, au niveau de plusieurs magasins et supérettes d’Alger.
Dans le quartier populaire de Belouizdad, certains commerçants continuent à vendre le bidon de 5 litres d’huile à 900 DA, d’autres l’ont baissé à 830 DA, un geste en faveur des plus démunis et qui semble trouver preneur.
Cependant, l’un d’eux se veut rassurant : «On aura un nouvel arrivage bientôt, maximum en fin de semaine. Les prix ont baissé.» Il s’approvisionne chez des grossistes de Oued Smar qui lui ont promis une baisse des tarifs dès que l’ancien stock sera écoulé.
Dans une autre ruelle par contre, un commerçant vend déjà les 5 litres à 600 DA.
Mais pour le sucre, il faut encore patienter pour que les prix baissent car, selon lui, «le stock est beaucoup plus important que celui d’huile. On le vend pour le moment à 100 DA».
Mustapha Benbada, ministre du Commerce, avait appelé dimanche les grossistes à respecter les prix fixés par l’Etat – 90 DA le kilo de sucre et 600 DA pour le bidon de 5 litres d’huile – en les assurant qu’«ils recevront de la part des producteurs des chèques de ristourne» couvrant le différentiel des prix qui avaient atteint les seuils respectifs de 140 et 975 DA dans certains quartiers d’Alger. Les stocks déjà dans le circuit chez les détaillants et les grossistes devraient s’épuiser d’ici la fin de ce mois et ceux existant au niveau des producteurs le seront vers la mi-février.
Une brigade mixte, composée d’agents des ministères du Commerce et des Finances, a entamé hier une tournée des grossistes et détaillants pour faire l’inventaire des stocks de sucre et des huiles actuellement disponibles à leur niveau. Les grossistes attendent, pour l’heure, de voir l’évolution du marché et l’épuisement de leur stock actuel, avant de revoir à la baisse les prix de ces denrées de première nécessité.
A Oued Smar ou à Jolie-Vue (Kouba), même son de cloche: il faut attendre au moins une semaine avant que la situation ne revienne à la normale.
Les citoyens qui font face depuis quelques années à la détérioration de leur pouvoir d’achat devront encore prendre leur mal en patience.
L’Algérie est depuis plusieurs années sans réseau de distribution organisé. Notre pays s’est basé sur les grossistes et revendeurs privés qui, souvent, ne sont pas à la hauteur.
Cet état de fait a permis l’installation d’un système aléatoire quant au respect des règles élémentaires du commerce intérieur et des relations triangulaires production-prix-consommation.
Selon le ministre du Commerce, les grossistes, et à travers eux les importateurs, sont à l’origine de la flambée des prix constatée récemment sur le marché à cause des pratiques spéculatives.