C’est sans aucun doute l’année de Facebook. Alors que son cofondateur, Mark Zuckerberg, était sacré à la mi-décembre homme de l’année par le magazine américain Time, c’est aujourd’hui son nombre de visiteurs uniques qui lui permet de confirmer son ascension fulgurante.
Avec 648 millions de visiteurs uniques au mois de novembre, le réseau social en ligne se hisse ainsi à la troisième place des sites Internet les plus visités au monde, selon une étude mondiale du cabinet comScore publiée par Les Echos mercredi 29 décembre.
Facebook, créé en 2004 comme un outil de socialisation pour les étudiants de Harvard, dépasse ainsi son rival, le moteur de recherche Yahoo!, qui en comptaient 630 millions. Le mois précédent, les deux sites enregistraient encore un score égal à 633 millions de visiteurs chacun. Yahoo! reste néanmoins numéro un aux Etats-Unis, devant Google, Microsoft et Facebook.
Et Facebook est cependant loin des deux géants du Net, Google et Microsoft, qui occupent les deux premières marches du podium, avec respectivement 970 millions et 869 millions de visiteurs uniques par mois.
Le premier moteur de recherche en ligne conserve une longue d’avance : le chiffre d’affaires de Google, dix fois plus gros en effectifs que le réseau social, est en effet estimé à quelque 22 milliards de dollars cette année, soit environ 21 milliards de plus que Facebook.
GOOGLE CONCURRENCÉ
Depuis le printemps, le site de Mark Zuckerberg, le plus jeune milliardaire au monde, multiplie cependant les innovations qui se rapprochent des fiefs de Google : sa messagerie, avec une adresse @facebook.com fournie à ses utilisateurs, pourrait menacer la puissance de Gmail. Et sa fonction “questions” constitue un moteur de recherche à petite échelle.
En septembre, comScore avait par ailleurs déjà noté que les internautes restaient plus longtemps sur Facebook que sur les sites de Google. Et en seulement dix-huit mois, le réseau social a enregistré dans le monde près de 250 millions de visiteurs uniques supplémentaires.
De quoi conduire certains observateurs à conclure que Facebook et Google, qui a le double de son âge, commencent à se livrer une guerre larvée, notamment sur le terrain du recrutement : deux cents employés de Facebook, soit 10 % de ses effectifs, sont d’anciens “googlers”. Ce serait pour stopper cette hémorragie que Google aurait décidé une hausse générale des salaires de 10 %.
Le Monde