Qui aimerait vraiment plaire à Ahmed Ouyahia ? Qui souhaiterait être encensé par notre controversé Premier ministre ? Qui se targuerait d’avoir satisfait l’inamovible Patron du RND ?
En réalité, la liste de ceux qui cherchent, militent et travaillent dur pour faire beau aux yeux d’Ouyahia est assez restreinte. Elle comprend le lot habituel et standard de tout ceux qui ont compris que pour «réussir» dans ce pays, il fallait d’abord apprendre à charmer Ouyahia and Co. Ce sont les carriéristes, les opportunistes, les affairistes
et les «entremets» du système. Ceux qu’on engraisse à longueur d’année et qu’on actionne en cas de besoin.
Pour ces derniers, le satisfecit d’Ouyahia a la valeur d’un PV d’installation dans le confort de la rente. Pour le reste, c’est tout le contraire qui est prisé.
Si Ouyahia ne vous aime pas, c’est que vous êtes diamétralement différent, qu’il n’y a aucun terrain d’entente entre vous deux et que vous ne partagez pas les mêmes valeurs. S’il vous critique, c’est qu’il n’aime pas ce que vous dites ou ce que vous faites, et vue le CV du bonhomme, on ne pourrait que s’en exalter.
Mais si Ouyahia vous critique et que vous vous en offenser, c’est que vous avez tout raté, perdant, coup sur coup, l’honneur de défendre l’anti-thèse d’Ouyahia et le privilège qu’on accorde aux clients fidèles.
Pourquoi toute cette mise en route ? Parce que Ouyahia a évoqué le cas des journaux en ligne devant le Sénat et qu’il a cité certains titres. Selon El Watan, le Premier ministre aurait dit que la Presse en ligne «écrivait n’importe quoi». Un site a considéré cette sortie comme une attaque personnelle et s’en est pris à El Watan pour nous expliquer que le Premier ministre n’a rien dit de tel.
Autrement dit que Ouyahia ne l’a pas critiqué et que c’est El Watan qui affabule ! Ne voyant aucun intérêt à ce que le premier quotidien francophone du pays aille jusqu’à inventer des propos inexistant, on signalera, tout de même, que toute cette histoire est tirée par les cheveux et que, affabulations ou pas, ce n’est pas vraiment là un
problème à gonfler au point de s’en prendre publiquement à un confrère.
En effet, en quoi le point de vue du Premier ministre, de Ouyahia spécialement, pourrait-il remettre en cause le travail de la Presse en ligne ?
Pourquoi croyons nous que la crédibilité se gagne d’abord chez les responsables et, accessoirement, auprès des lecteurs ?
La réponse à cette question est selon ce que vous vous fixez comme objectif en tant que média.
Si vous voulez gagner de l’argent, c’est-à-dire obtenir de la pub, dans ce cas c’est clair : il n’y a que le point de vue d’une poignée d’Algériens qui vous intéressent.
Si c’est pour remplir votre mission d’information, c’est une toute autre histoire.
Alors que Ouyahia vous critique, ce n’est pas un si mauvais signe, et c’est plutôt le contraire qui devrait inquiéter.
D’un autre côté, la critique d’un premier ministre- de surcroît en Algérie où le discours du pouvoir est à décrypter entre les lignes- peut être interprétée comme un clin d’œil “complice”, une sorte de promo à l’envers .
«Algérie-Focus.Com» a été complètement ignoré par Ahmed Ouyahia et n’a pas été cité dans sa déclaration. Et on ne peut pas dire qu’il ne nous connaît pas.
Pour notre part, on ne va chercher nulle part la teneur exact de ses propos car on ne peut que s’en féliciter.
Après les Bouteflika, c’est à vous, M. Ouyahia, que nous adressons nos remerciements. Votre sortie nous démontre que nous sommes sur la bonne voie.
Ali B.