Le président algérien Abdelaziz Bouteflika et la chancelière allemande Angela Merkel ont décidé mercredi la mise en place d’une commission économique mixte, notamment pour développer le projet d’installations éoliennes et solaires Desertec.
M. Bouteflika, en visite officielle en Allemagne, a insisté sur les besoins technologiques de son pays pour qu’il dépende moins à l’avenir des hydrocarbures, lors d’une conférence de presse conjointe avec Mme Merkel.
Lundi à Alger le ministre de l’Energie Youcef Yousfi a annoncé le lancement d’un programme de développement des énergies renouvelables sur 20 ans visant à augmenter la production d’électricité à partir de sources alternatives comme le soleil ou le vent.
Concernant la coopération avec l’Allemagne, le président algérien a insisté sur l’importance du projet Desertec, piloté par des entreprises allemandes, qui vise à créer d’ici 40 ans un vaste réseau d’installations éoliennes et solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, censé fournir à terme jusqu’à 15% de la consommation d’électricité de l’Europe.
“Nous travaillerons dans les énergies nouvelles à travers un projet colossal (…) que nous allons approfondir d’un commun accord”, a déclaré M. Bouteflika.
Mme Merkel et M. Bouteflika devaient évoquer plus à fond ce dossier lors d’un déjeuner de travail à la chancellerie en compagnie de représentants des compagnies participant au projet.
Mme Merkel, pour sa part, a également évoqué un projet allemand visant à aider l’Algérie à renforcer la sécurité à ses frontières.
“Nous souhaitons coopérer avec l’Algérie et avec des entreprises allemandes qui en ont la technologie à un projet de protection des frontières”, a affirmé la chancelière dans donner plus de détails.
Interrogée sur les risques posées par l’immigration clandestine depuis l’Afrique du Nord, Mme Merkel a estimé que “ces projets de protection des frontières permettraient aussi d’endiguer les flux migratoires”.
Par ailleurs, la chancelière et le président ont évoqué la situation au Sahara occidental, et au Soudan où les Sud-Soudanais doivent choisir le 9 janvier par référendum entre l’indépendance et le maintien de l’unité avec le reste du pays.
Mme Merkel a estimé que l’Union européenne et l’Organisation de l’Unité Africaine devaient veiller au lendemain du référendum à ce “qu’il n’y ait pas éclatement des deux parties du pays”.
Enfin M. Bouteflika a réaffirmé le soutien de son pays à l’octroi au Conseil de Sécurité des Nations Unies d’un siège permanent à l’Allemagne.
AFP