Aucune nouvelle n’était parvenue dimanche à Paris sur le sort de l’otage, à la veille de l’expiration de l’ultimatum fixé par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le maire de la localité de la région parisienne où M. Germaneau réside a estimé que les chances de le revoir vivant étaient minces: «soit Michel Germaneau a été exécuté, soit les terroristes sont en passe de le faire», a déclaré Olivier Thomas, maire de Marcoussis.
«Les nouvelles de Germaneau ne sont pas bonnes, a déclaré une source au sein de services de sécurité et de renseignement au Mali. On est très inquiet au moment où de folles rumeurs et des informations lugubres circulent sur son sort».
Cette détérioration de la situation de l’otage, enlevé au Niger le 19 avril, et détenu par un émir algérien extrémiste Abdelhamid Abou Zeid, intervient au lendemain d’opérations militaires visant à le libérer.
Samedi, un reponsable français a indiqué que des militaires français avaient participé le 22 juillet à un raid dans le désert malien contre un groupe de l’Aqmi, en pensant avoir localisé l’otage.
Cette opération s’est soldée par un échec, l’otage n’étant pas présent dans le camp de l’Aqmi attaqué par les commandos français et des unités mauritaniennes, attaque au cours de laquelle sept djihadistes ont été tués, tandis que quatre ont réussi à s’enfuir.
Pas de preuve de vie depuis le 14 mai
Le ravisseurs de M. Germaneau avaient diffusé le 14 mai une photo où il paraissait très fatigué et un appel à l’aide de l’otage au président français Nicolas Sarkozy, qui, le 12 juillet, a fait part de sa «brûlante inquiétude».
«Depuis cette date nous n’avons ni négociation, ni preuve de vie, ni revendication, avec même le refus d’une médiation médicale», avait assuré samedi une source française au ministère de la défense.
Et pour un ex-otage d’Aqmi, Pierre Camatte, ces raids vont «forcément avoir des répercussions». «Monter une opération» ayant «pour objectif de libérer l’otage comporte tellement de danger pour l’otage en question», a affirmé samedi ce Français libéré en février en échange de l’élargissment de prisonniers d’Al-Qaïda détenus au Mali.
M. Germaneau est détenu par une cellule d’Aqmi dirigée par l’Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, décrit comme «violent et brutal», qui avait déjà exécuté, il y a treize mois, un otage britannique, Edwin Dyer, enlevé six mois auparavant.
Londres avait refusé de céder aux exigences d’Aqmi, qui réclamait des Britanniques qu’ils oeuvrent à la libération de plusieurs membres de l’organisation prisonniers dans des pays du Sahel. Ces mêmes exigences ont été formulées par Aqmi – qui détient également deux otages espagnols – pour qu’elle épargne Michel Germaneau.
Mais selon Paris, aucune information n’a été fournie par les ravisseurs sur l’identité ou le lieu de détention des prisonniers qu’ils voulaient voir libérer.
AFP